Le caractère propre de l’éducation à Notre-Dame de Sion

Extraits de l’intervention de Soeur Anne Bénédicte de Saint-Amand

lors de la rencontre internationale des établissements scolaires Notre-Dame de Sion à Strasbourg en juillet 2009.

Cette intervention s’est développée autour de cinq verbes :

  • transmettre
  • écouter
  • étudier
  • rencontrer l’autre
  • monter à Jérusalem

Transmettre

Sans doute, l’acte de transmettre définit la vocation de tout enseignant et de tout éducateur. Ce verbe « transmettre » implique l’idée de faire passer au-delà de soi, quelque chose : ensemble de valeurs, de significations mais aussi de questions qui constituent un héritage.

C’est un acte biblique fondamental, le Seigneur dit à Moïse : « Tu diras à tes fils » ( Ex 13,8) Encore faut-il que la transmission soit un engendrement ; Rabbi Na’hman, maître spirituel du mouvement hassidique (1772 en Ukraine) commente un bref passage de la Genèse ( VI,16), concernant l’aménagement de l’arche de Noé : « tu feras une fenêtre à l’arche . » Selon Rashi (1040) certains traduisent fenêtre et d’autres disent : pierre précieuse. La différence entre fenêtre et pierre précieuse, c’est que la fenêtre n’a pas de lumière en elle- même, et quand il n’y a pas de lumière venant du dehors elle n’éclaire pas ; tandis que la pierre précieuse, même s’il n’y a aucune lumière venant du dehors, illumine par elle-même (Claude Vigée, Dans le silence de l’Aleph p.17-18 ).

Il existe des hommes dont la parole est fenêtre, il en est d’autres dont la parole est pierre précieuse…

Notre manière de transmettre à Sion pourrait être celle de la pierre précieuse !

L’histoire racontée maintient des liens vivants entre les générations, fait vivre au présent ; le lietmotiv biblique : « tu diras à… », « tu raconteras à » appelle à une compréhension de l’histoire pour aujourd’hui.

En effet, il ne s’agit pas de garder un dépôt figé ; mais d’apprendre à l’élève à découvrir des significations nouvelles, à se poser des questions nouvelles.
Ce qui implique d’expliquer aux enfants ce que l’on a soi-même appris et que l’on continue d’apprendre jusqu’à la fin de sa vie : « tu les inculqueras à tes enfants » ( Dt 6,7 ), c’est-à- dire à tes élèves qui eux-mêmes raconteront ce qu’ils ont appris…
D’où l’importance à Sion de l’enseignement de la mémoire et de l’Histoire.

La mémoire constitue la personne, décide de son identité parce qu’elle lui fait comprendre d’où elle vient et éclaire ainsi son présent.
A Sion surtout nous avons le devoir d’enseigner la mémoire de la Shoah …car c’est le Peuple juif que nous aimons qui a été frappé.
Nous portons la responsabilité de notre mémoire en nous rappelant que le mot hébreu « Zakhor » n’évoque pas seulement le souvenir mais aussi la source, la semence : les événements dont nous nous souvenons contiennent des germes de vie et d’espérance.
« Oublier mène à l’exil et se souvenir est le secret de la rédemption » Gershom Scholem

L’enseignement de l’Histoire à Sion s’ouvre sur l’éducation à la réconciliation de nos mémoires blessées…

Puisque nous sommes à Strasbourg, j’évoquerai la réconciliation franco-allemande sur laquelle s’est construite l’Europe.

Cette mémoire transmet la force d’espérer et de vivre aujourd’hui.

Notre responsabilité d’éducateur à Sion est de transmettre cette espérance et de souvenir de cette parole : « l’Eternel dit à Moïse pour qu’il dise » ( Ex 25,1 ).

Mais il faut aussi ouvrir les élèves à ce qui est intransmissible, incommunicable : il y a une histoire qu’on ne peut pas raconter, une réalité inexprimable, ineffable, de l’ordre de l’esprit qui ne se dévoile que dans le silence.

 

Écouter

Ecouter et apprendre à écouter spécifient l’éducation à Sion

Nous nous rappelons tous le « Ecoute Israël… » Dt 6,4 qui scande la Parole de Dieu.

L’écoute est le centre vital de la transmission ; elle a une grande place dans la tradition juive mais aussi dans l’éducation de la personne.
Elle implique une éducation à l’intériorité, un impératif aujourd’hui… dans une société qui nous incite à vivre à l’extérieur de nous- même, à valoriser le paraître.

A Sion, nous avons le souci de construire l’intériorité de nos élèves ; c’est-à-dire que nous essayons de leur apprendre à se recueillir, à faire silence, à demeurer en eux même, à l’écoute de l’Esprit qui les habite, apprentissage d’une expérience spirituelle, qui me met en relation avec un au-delà de moi-même.

C’est dans l’écoute d’une parole, dans le bruissement d’un souffle ténu qu’Elie reconnaît la voix de Dieu. ( 1 Rois 19,33 )
Depuis longtemps, à Sion, l’éducation au silence a été un souci ; rappelons-nous la leçon de silence dans la pédagogie de Mme Montessori ou de Mme Lubienska mise en œuvre dans nos écoles, en particulier à Grandbourg…

L’intériorité se construit peu à peu par la réflexion sur soi, qui n’est pas l’introspection, mais méditation et action : en ce sens, l’intériorité est le point de rencontre entre le dehors et le dedans, l’extériorité et l’intériorité.
Il s’agit pour nous d’apprendre à passer de l’écorce superficielle des choses à la présence de l’Esprit qui nous habite au plus intime de nous-même.

Dans la Bible comme dans l’expérience de chacun de nous et dans l’histoire de la congrégation, l’intériorité est fondatrice de l’être.
Alphonse Ratisbonne en témoigne : le 20 janvier, il a fait une expérience intérieure d’écoute de l’Esprit par la médiation de Marie : « elle ne m’a rien dit, mais j’ai tout compris… ».
Cette expérience spirituelle d’écoute a changé son être et sa vie.

 

Étudier

« Le monde ne se maintient que par le souffle des enfants qui étudient » (Talmud de Babylone, traité Chabbath, 119b )
Il semble bien qu’étudier ne soit vraiment pas une spécificité de Sion !
Pourtant, il y a bien des manières d’étudier et ce qui pourrait être particulier à Sion est l’apprentissage du questionnement et de l’interprétation.

Le questionnement

Rappelons-nous le rite de Pessah ; le Seder commence par une question posée par l’enfant le plus jeune : que se passe-t-il de particulier ce soir ?
L’enfant découvre les mets inhabituels et pose le pourquoi ?
Le père de famille répond à l’enfant en racontant la sortie d’Egypte.

Comme le disait Heidegger, cité par Alain Ouaknin, « le questionnement est la prière de la pensée »
La prière, c’est la relation avec plus haut que moi… Comment un penseur peut-il s’ouvrir au plus haut ? en se posant la question : pourquoi tout cela ?

La manne, en hébreu, signifie : « qu’est-ce ? » C’est le questionnement.
Autrement dit, ce qui nourrit l’homme, c’est sa capacité d’interroger, de s’interroger, de s’étonner, de sortir des chemins battus, de s’offrir à l’inattendu.

Comme éducateurs nous mesurons l’importance du questionnement dans la formation de l’intelligence de nos élèves.
La tradition biblique et la pédagogie talmudique vont tout naturellement dans le même sens.

Le rabbin Adin Steinsalt raconte qu’un de ses camarades qui avait obtenu le prix Nobel de Physique répondait quand on lui demandait comment il était arrivé à un tel résultat : « Quand j’étais enfant, mes parents ne me demandaient jamais mes notes à l’école. Ils me
demandaient : As-tu posé quelques bonnes questions aujourd’hui ?».

Vos réponses insistent sur l’excellence des études nourries par la recherche dans différents domaines du savoir : comment ne pas se rappeler ces mots pleins d’humour de Léo Rosten (
humoriste américain 1908-1997 ) :

Un jour quelqu’un demande à un érudit : «Pourquoi étudiez-vous si lentement, mais priez- vous si vite ? »
– C’est parce que répondit le sage, quand je prie je parle à Dieu, mais quand j’étudie, c’est Dieu qui me parle. » (dans : Les joies du Yiddish de Leon Rosten)

L’interprétation liée au questionnement

Est un autre aspect de l’éducation à l’étude qui pourrait être propre à Sion.
Interpréter, c’est découvrir du sens en questionnant le texte si nous nous plaçons dans le cadre de l’étude de la Parole dont beaucoup d’entre vous ont le souci, mais aussi dans la cadre de tout apprentissage de la vie.

Apprendre aux élèves qu’il y a plusieurs clefs, plusieurs approches, historique, existentielle, politique, psychanalytique, symbolique dans l’étude d’un texte, d’un problème ou dans la compréhension d’une situation

Interpréter, c’est « frapper le rocher en faisant jaillir d’innombrables étincelles » cité par Ouaknin ds Invitation au Talmud

Ouvrir les élèves au pluralisme en leur montrant qu’il n’est pas possible d’enfermer le sens dans une définition, qu’une réponse est souvent le lieu d’une nouvelle question… sachant que la réponse est souvent le malheur de la question !

Cette formation prépare à un dialogue possible avec ceux qui ne pensent pas de la même manière, croient autrement : le dialogue interculturel et interreligieux et « interconvictionnel » n’est-il pas une des finalités de l’éducation à Sion , comme beaucoup de vos réponses l’affirment ?

 

Rencontrer l’autre

Importance de cette priorité éducative parmi celles que vous avez soulignées : Sion doit être une école catholique ouverte à tous, mais particulièrement à toutes les traditions religieuses comme à toutes les cultures pour éduquer l’autre, dans sa singularité.

Aux origines de la congrégation, le père Théodore et le père Marie ont toujours voulu des écoles ouvertes aux chrétiens de toute confession, aux juifs, aux musulmans, aux croyants de toute tradition, à tous ceux qui croient autrement; aux riches comme aux pauvres.
A Jérusalem, le père Marie avait ouvert une école, l’école des Arts et Métiers à St Pierre Ratisbonne qui accueillait riches et pauvres, chrétiens, juifs et musulmans pour apprendre un métier manuel et depuis plus de 150 ans, cette tradition d’ouverture aux différentes cultures se perpétue.

Le père Théodore a toujours eu le souci de faire des fondations dans des pays où coexistent diverses confessions de foi ; sur 21 fondations 7 sont faites en pays musulmans. cf. livret Itinéraire à la lumière de la Parole p. 36,37
En effet, dans tous les pays où nous sommes implantés, nous éduquons les jeunes à la rencontre de l’autre et au dialogue entre les cultures, les religions, tout en privilégiant le dialogue particulier avec nos frères juifs, qui loin d’être exclusif, nous enseigne les exigences de tout dialogue avec l’autre.

L’accueil de l’autre

Dans vos réponses au questionnaire, vous avez souligné, comme priorité éducative à Sion, l’accueil de l’autre dans sa singularité, chaque personne étant un sujet unique que Dieu appelle par son nom et dont la réponse engage l’existence. Nous savons tous comme il est difficile d’accueillir l’autre, celui qui est différent de moi…d’essayer de le comprendre, de lui faire confiance.
L’autre est souvent une énigme pour moi : il ne pense pas comme moi, ne vit pas comme moi, ne croit pas comme moi …
Il nous faut comprendre comment ce qu’il croit le fait vivre, se laisser enrichir par ses différences qui parfois nous heurtent.

Rencontrer l’autre nous demande donc d’accepter la distance, de reconnaître qu’il y a entre nous un écart irréductible dans lequel chacun existe, avec sa vocation propre.
Cet accueil de l’autre difficile est en même temps appel à la fraternité comme le rappellent les deux testaments : « tu aimeras l’étranger comme toi-même » Lév.19,33-34 ou Mat 25,35 :
« j’étais un étranger un étranger et vous m’avez accueilli »
Lévinas, juif et philosophe, regarde le visage de l’autre et écoute la parole biblique fondamentale qu’il m’adresse : « Tu ne tueras point »
Le visage est ce qui m’interdit de tuer : le meurtre, sous toutes ses formes peut-être une réponse à l’altérité : l’autre différent devient insupportable quand il fait irruption dans mon espace personnel.
Que faire sinon l’éliminer, c’est bien, selon la formule nazie, la solution finale…

Le visage d’autrui, pauvre, nu, exposé demande l’hospitalité, comme le rappellent nos Constitutions § 14, 15
A Sion, nous avons la responsabilité d’éveiller les élèves à la rencontre multiculturelle, à l’hospitalité des différences, ce qui est une manière de lutter contre toutes les formes d’exclusion, en particulier contre les racismes et l’antisémitisme, une priorité pour nous.
Eduquer nos élèves à la rencontre de l’autre, c’est aussi les conduire peu à peu et en toute liberté à la reconnaissance du Tout Autre, dont il faut chercher la trace, pour nous chrétiens, sur le visage du Christ, reconnu en chacun de nos frères.
Lévinas écrit : « C’est seulement à travers la relation à l’autre, dans cette transcendance mystérieuse, énigmatique qui renvoie toujours vers le pauvre, la veuve et l’orphelin que je trouve la trace de Dieu . »

L’éducation au dialogue interculturel et interreligieux, ses finalités

C’est une priorité à Sion car il conduit à construire un nouvel art de vivre et de penser, à construire la paix dans la réalité quotidienne
Il nous faut prépare les élèves, quelle que soit leurs traditions culturelles et religieuses, à faire naître un monde plus juste, plus fraternel, à travailler ensemble au bien de la cité, sur le terrain de leur école, au jour le jour.
Il nous faut apprendre à transgresser les frontières, à jeter un pont entre les cultures pour construire et habiter « le village planétaire » pour que le lointain devienne un prochain…

En éduquant les jeunes à ce dialogue, nous répondons à notre vocation de Sion : hâter l’accomplissement des promesses bibliques, promesses de paix, de justice : « Voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle » Ap 21, 1 ; « Le loup habitera avec l’agneau, le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra. » Isaïe 11,6 .

Le père Théodore a ouvert la voie bien avant que le dialogue interreligieux ne devienne un sujet d’actualité… (lire fascicule Théodore p.36,37 )
Nous mesurons tous l’urgence de cette éducation interreligieuse et en particulier avec les musulmans, quelle que soit leur tradition…
La tâche n’est pas facile !

L’interdépendance des peuples, l’internationalisation si précieuse à Sion créent de nouvelles solidarités auxquelles il faut éveiller les jeunes pour une mondialisation de la fraternité.

 

Monter à Jérusalem

Notre nom, Notre-Dame de Sion, indique déjà notre source, car Sion, c’est Jérusalem.
Sa situation au cœur de la terre d’Israël est le témoin permanent de la Promesse de Dieu au peuple juif pour toute l’humanité.

Comme le disait le père Théodore en 1858, lors d’un premier pèlerinage à Jérusalem : « Jérusalem est le centre de toute l’histoire humaine : c’est le cœur de tous les commencements ! C’est le foyer des Patriarches, des Prophètes et des Apôtres.
Son nom résume tous les temps, tous les souvenirs, toutes les espérances… »
Jérusalem, lieu de notre naissance : « Sion, chacun lui dit : Mère ! car en elle chacun est né. » Ps.87
Jérusalem, lieu de nos racines spirituelles, cœur de Sion.

Notre dernier chapitre général qui s’est déroulé au Costa Rica, en 2004 nous rappelait avec force que Jérusalem est un lieu privilégié où vivre le charisme de Sion, lieu historique et lieu symbolique.
Il y a quelques jours, nous recevions Mme Idrac, directrice du lycée de Paris pour la saluer avant son départ ; une sœur se posait cette question : comment nous rendre visibles ?
Voici la réponse spontanée de Mme Idrac : « mes sœurs, vous êtes visibles à Jérusalem et dans vos établissements scolaires… »
Quelle belle réponse ! elle m’a atteinte en plein cœur…
C’est pourquoi, comme éducatrices et éducateurs à Sion, nous pouvons entendre…

…les appels qui nous viennent de Jérusalem

  • Appel à éduquer à la recherche de la paix et de l’unité Ps. 122 cf le cardinal Martini Vers Jérusalem p. 102, 109
  • Appel à éduquer à marcher, à monter, à se mettre en chemin et à vivre en chemin : c’est le sens des paroles adressées à Abraham, le sens de ce verset du Deutéronome 6,7 : « Que ces paroles restent gravées dans ton cœur ! tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route… »

En éduquant au cheminement, nous apprenons la patience du temps : la père Théodore, dans les conseils qu’il donnait aux sœurs disait : « Usez de patience. Ne prétendez pas récolter les fruits de vos travaux dès le lendemain des semailles ; attendez avec patience les grâces de l’arrière-saison.
La patience ne se décourage jamais ; elle espère toujours. Avec la patience, la betterave devient du sucre. »

  • Appel à éduquer à l’universe l en effet Jérusalem est le lieu du rassemblement de tous les peuples comme l’évoque Isaïe au chapitre 60, 66 : « Je rassemblerai les nations de toute langue »

Les écoles de Sion ont le souci concret de cette éducation à la citoyenneté universelle ; les propositions éducatives de nos établissements montrent que l’éducation à l’universel est une réalité vivante et quotidienne à travers diverses actions, mais aussi et surtout dans le souci de faire grandir en humanité les jeunes et les adultes, de leur apprendre à vivre ensemble.
Les priorités éducatives que vous avez soulignées montrent bien l’importance de l’éducation à la solidarité internationale et à la citoyenneté mondiale.

  • Appel à éduquer à l’espérance, dans l’espérance

Jérusalem, ville de l’espérance cf. Martini p.113
Jérusalem, la montagne de Sion appelle à l’espérance.
« Jérusalem est le symbole de toutes les attentes et des espoirs humains, le lieu où, de quelque manière, les souffrances humaines se concentrent, mais où toutes les espérances se rallument. » Martini Vers Jérusalem p. 208 et David chantera : « ceux qui espèrent en Dieu sont inébranlables comme la montagne de Sion » Ps 124,1
Il y a des Promesses dans la Parole de Dieu
Le père Théodore insiste beaucoup sur l’éducation à l’espérance ; nous savons combien aujourd’hui, les jeunes ont peu d’espérance.
Vivant dans l’immédiateté, ils construisent difficilement des projets qui les remplissent d’espoir et d’espérance.
Eduquer, c’est espérer et faire espérer, proposer aux jeunes des raisons de vivre, leur faire découvrir les significations de ce qu’ils vivent, les aider à construire des projets…des rêves… des utopies…et apprendre à témoigner de l’espérance qui nous habite. L’histoire de Jérusalem nous montre les chemins de l’espérance

Une proposition concrète : imaginer une journée à Jérusalem

  • Vu la place centrale de Jérusalem dans le charisme de Sion, il serait passionnant d’inaugurer dans tous nos établissements une journée « Jérusalem », tous les ans ou tous les 2 ans… L’objectif serait de faire connaître Jérusalem à nos élèves, dans sa réalité vivante historique, géographique, politique, multiculturelle, religieuse, ses conflits, hier et aujourd’hui, selon des modalités originales et dynamiques adaptées aux différents niveaux, âges, cultures etc…

Lors de son premier séjour à Jérusalem, en 1856, le père Marie s’écrie :
« Je suis à Jérusalem ! C’est quelque chose ! Je ne me suis pas encore habitué. Vingt fois par jour, je me dis : je suis à Jérusalem ! C’est une grâce merveilleuse ! La réalisation de mon rêve et de tous mes désirs… »

Cette initiative, « une journée à Jérusalem » illustrerait magnifiquement les spécificités de l’éducation à Sion car tous les verbes que j’ai développés : transmettre, écouter, étudier, rencontrer l’autre dans sa singularité joueraient ensemble leur partie dans l’orchestre de Jérusalem dont les portes seraient toujours ouvertes, le jour et le nuit (Is.60,11)

 

Conclusion

Dans l’esprit du père Théodore et dans un langage biblique, j’oserais dire qu’à Sion, il nous faut éduquer avec l’espérance questionnante du semeur, la patience amoureuse du laboureur, la joie éclairée du moissonneur qui célèbre l’hymne à la Vie.

Alors, selon l’Ecriture citée par le père Théodore : « ceux qui enseignent brilleront dans le ciel comme des étoiles » ( Dan.12,3)