Epiphanie

Célébration de l’Épiphanie

 

 

Comme vous le savez sûrement, Joseph Ratzinger, plus connu sous son nom d’évêque de Rome et de successeur de Pierre, comme le pape Benoît XVI, a été rappelé à Dieu, samedi 31 décembre 2022. Rendons-lui hommage par une minute de silence.

Sens de l’épiphanie

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour célébrer un temps liturgique important dans la vie de l’Eglise : l’épiphanie. Pour beaucoup d’entre vous, peut-être même pour la plupart d’entre nous, ce terme étrange, rime uniquement avec galette, fève et couronne. De l’épiphanie, ne nous reste que la dimension festive et presque carnavalesque dans la mesure où chacun peut prétendre pour l’occasion ceindre la couronne d’un souverain. Mais l’épiphanie est beaucoup plus que cela. Voilà en effet 8 jours que l’enfant Jésus a vu le jour dans une mangeoire, à Bethléem. Il est né au milieu de nulle part et, hormis un bœuf, un âne et d’humbles paysans avertis par des anges, aucun responsable religieux ou politique n’est venu s’incliner devant ce tout-petit. Est-ce ainsi que les fils de Dieu naissent ? Dans l’indifférence générale et la pauvreté ?! En un sens, oui ! La Nativité enseigne que la puissance de Dieu réside dans le dénuement, dans l’absence de ce qui compte aux yeux de la société et des puissants : le faste, les signes extérieurs de richesse et de grandeur.

Mais les jours passent et un roi et trois mages entendent parler de ce fait divers des temps anciens : la naissance d’un enfant pas comme les autres, appelé à devenir « roi des Juifs ». Hérode le Grand qui règne sur la Judée, province de Palestine et des mages étrangers, venus de contrées lointaines. La Bible ne leur donne pas de nom, mais la tradition rapidement leur a attribué respectivement ceux de Balthazar, Melchior et Gaspard. De même, qu’elle en a fait des Rois-mages.

Chacun d’entre eux symbolisent une idée importante. Balthazar est décrit avec un visage noir, il est descendant de Cham, fils de Noé et représente l’Arabie. Il offre de l’or (réservé aux rois), symbole de la royauté de Jésus. Melchior est décrit comme étant jeune, au visage asiatique et représente l’Inde. Il offre de l’encens (employé pour honorer Dieu), symbole de la divinité de Jésus. Gaspard quant à lui, représente la Perse et est figuré comme un vieillard aux cheveux blancs. Il offre la myrrhe (utilisée pour embaumer les morts), symbole du fait que Jésus était également un homme et annonce sa mort sur la croix.

quelques jours après sa naissance, ce sont ainsi des figures de l’universalité, du monde entier, qui viennent témoigner d’un événement que seul le cours des étoiles leur a permis d’interpréter comme déterminant pour la condition humaine dans son ensemble : la naissance d’un roi. Mais entre les mages et Hérode, il y a tout un monde de différence. Hérode ne veut pas de ce nouveau-venu qui vient lui faire de la concurrence. Alors que les rois-mages ne pensent qu’à lui offrir des présents, à manifester leur respect et leur dévotion. Alors qu’ils ne sont guidés par aucune voix, par aucun texte préparant la naissance de celui qui allait venir, ils ont entendu dans le silence d’une nuit étoilée, un message qui les a mis en chemin.

L’écoute, ce récit nous le montre avec délicatesse, se passe bien souvent de mots. Ce qui demande à être entendu résonne dans tous les pores de la peau, dans l’âme et dans le cœur sans qu’il soit besoin d’y ajouter du bruit. L’écoute, c’est l’évidence qui devient chair, qui s’incarne dans nos vies et dans nos actes et qui nous conduit à découvrir la présence aimante et rayonnante de Dieu au cœur de la nuit. L’écoute, c’est la voix du silence, par laquelle l’omniprésence de Dieu se rappelle à chacun de nous, même éloigné par la culture et les croyances. L’écoute, c’est le moment où, comme ces rois-mages venus d’Orient, chacun comprend qu’il suffit de regarder avec attention,  d’interpréter avec justesse, pour entendre l’appel de Dieu et se mettre en route.

Lecture de l’évangile selon saint Matthieu chapitre 2, versets 1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Sara Hernandez 

Adjointe en Pastorale