Cérémonie de l’Avent

En avant vers l’Avent

 

Une nouvelle étape s’ouvre pour de nombreux chrétiens du monde entier : l’Avent. Joyeuse période où les uns et les autres se préparent à un avènement, comme l’étymologie « adventus » du mot lui-même le rappelle. Quelque chose doit en effet se produire, mais quoi ? L’attente est là, aiguisée, en vue de ce qui va arriver. Mais que doit-il se passer ? Noël. La Nativité comme l’appellent plus précisément les chrétiens. Une naissance donc. Celle de l’enfant Jésus.
Une telle arrivée se prépare comme se prépare l’accueil d’un enfant dans une famille. Il faut faire de la place, voire déménager, nettoyer, décorer, anticiper cette vie nouvelle qui va tant changer si ce n’est tout changer. C’est en effet si important de bien accueillir celui ou celle qui va venir.
Mais que signifie attendre Jésus ? Qui attendons-nous réellement à travers lui ? Un Dieu fait homme qui viendra solutionner toutes nos difficultés ? Un Dieu dont le pouvoir dépasse notre propre compréhension ? Un être que nous ne sommes pas capables d’atteindre et face auquel notre espérance nous laisse seuls ? Un être qui, une fois pour toutes, mettra un terme au mal dans le monde et fera régner la paix et inaugurera une vie paradisiaque ? Non.
En réalité, notre espérance est tellement orientée vers l’Autre, vers Celui qui doit venir qu’elle nous laisse dans l’incertitude et l’incrédulité. Autant attendre le Père Noël ! Mais c’est que dans ce moment de veille nous oublions souvent la personne que nous sommes. Nous avons oublié d’espérer en nous-mêmes. Nous n’espérons plus ni ne croyons plus dans notre condition humaine. Nous ne réalisons plus ce que signifie que Dieu ait pris forme humaine, ait épousé cette vie jusqu’à la mort. Nous ne mesurons plus la portée d’une naissance qui va se faire dans une mangeoire, parmi des animaux, entourée d’humbles bergers et de quelques mages lointains.
Or, cette venue au monde sanctifie la vie humaine. Lui montre qu’elle participe à la vie de Dieu lui-même. Et que rien ne peut se faire sans que nous y mettions du nôtre. La naissance de l’enfant Jésus marque ainsi un nouveau commencement dans l’histoire tumultueuse de Dieu et des hommes. Celui d’une nouvelle manière de concevoir Dieu et sa justice, d’un nouveau regard porté sur ce que signifie recevoir la vie que Dieu donne, sur ce qu’il en est même et surtout peut-être de la puissance de Dieu lui-même.
Alors au moment de préparer l’Avent, d’allumer des bougies, de mettre de la lumière dans les obscurités du monde, souvenons-nous que c’est dans nos cœurs et dans nos existences que tout commence aussi à chaque fois.

En Avent tous et toutes !

Sara Hernandez

Cérémonie de l’Avent